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Vampires lesbiennes et mariées sanglantes

Un abécédaire de l'exploitation, de B à Z

B (Série...)

Film à petit budget, destiné à être projeté en première partie des doubles programmes durant l'âge d'or hollywoodien (1930-1950). Souvent produite par des divisions appartenant aux Majors d'Hollywood, la série B respecte les codes (code Hays), les goûts, les intrigues et l'esthétique du cinéma mainstream. Aujourd'hui, ce terme en est venu à designer tout film produit avec des moyens modestes et avec amateurisme.
Voir Double programme .

Camp

Sensibilité esthétique marginale. Comme l'a observé Susan Sontag, le Camp est une façon de consommer ou de performer la culture "entre guillemets" ("Camp sees everything in quotation marks"). Il bouleverse les valeurs, les goûts et les règles du modernisme occidental ainsi que sa conception de ce que l'on peut qualifier d'art élevé. Il affirme qu'il existe bien un "bon goût du mauvais goût" (nous devons cette affirmation à John Waters). Le Camp se caractérise par son impertinence, son ostentation, sa frivolité ainsi qu'un goût excessif pour l'artifice.

Creature Feature

Film catastrophe mettant en scène un groupe de personnages qui luttent pour survivre aux attaques d'un ou de plusieurs monstres antagonistes, souvent d'une taille imposante. Ce genre, populaire depuis les années 1930, connaît un grand succès au cours des années 1950. Les monstres, produits de la folie humaine - une expérience qui a mal tourné, les effets des radiations ou la destruction d'un habitat naturel - sont une métaphore des ravages causés par les humains et un écho à l'angoisse planétaire vis-à-vis des armes nucléaires. Nous retiendrons entre autres les monstres d'Universal et de la R.K.O. aux États-Unis, de la Hammer au Royaume-Uni et de la Toho Company au Japon.
Voir Genre.

Culte

Dit d'un film qui réunit autour de lui un public fortement dévoué d'admirateurs. Le film culte ne se caractérise pas par un genre ou des qualités esthétiques particulières ; toutefois, il s'agit souvent d'un film excentrique, obéissant rarement aux règles du cinéma traditionnel et traitant de thèmes marginaux. Objet de fascination, voire même d'obsession, une culture secondaire peut se construire autour de lui.
Voir Fandom.

Damn Movie ! (Make Your Own...)

Injonction de Lloyd Kaufman, fondateur de Troma Entertainment, qui devient le titre d'un de ses manuels de cinéma d'exploitation, paru en 2003. Formule ambiguë, faisant appel à une pratique DIY transgressive et à un schéma traditionnel du rêve américain à la fois.
Voir Exploiteer.

Demented (Cecil B.)

Leader de secte ou rock star anarchiste, Cecil B. Demented mène son gang de terroristes cinéphiles dans une opération dont le but est de venger les péchés capitaux de la culture cinématographique commerciale en commettant des actes de tournage audacieux. Les membres de l'équipe sont tatoués du nom de leur réalisateur indépendant préféré - hommage aux héros de John Waters, qui réalise en 2000 ce film qui porte le nom du protagoniste.
Les actes de Cecil défient peut-être la raison, toutefois ils nous rappellent la joie de faire et de partager des films faits maison qui ne contiennent ni produits chimiques ni conservateurs.
Voir Culte, Fandom.

Dépravé

Du latin pravus ("tordu"), le dépravé fait vriller les mœurs. Toujours de travers, il incarne le vice et la perversion.

Double programme

Sujet de la première chanson du film The Rocky Horror Picture Show (1975) et pratique qui consiste, pour un exploitant de salle de cinéma, à passer deux films d'affilée en une séance afin de vendre ses places plus cher. Popularisé à partir des années 1930 et jusqu'aux années 1960, le double programme est plus rentable puisqu'au moins l'un des deux films est une série B louée par les studios à prix forfaitaire et non pas moyennant un pourcentage des bénéfices. Double feature ou double bill en anglais.

Drive-In

Forme de cinéma en plein air où le spectateur regarde le film sur écran géant depuis le confort de sa voiture. Très populaires chez les familles américaines rurales pendant les années 1950, c'est aussi à cette époque que les drive-in commencent à acquérir leur mauvaise réputation. Ils sont taxés de passion pits (littéralement "puits de passions") et sont jugés comme immoraux par les médias en raison de l'intimité que le dispositif confère aux clients. C'est au cours des années 1970 que certains drive-in échangent leurs films familiaux contre des films d'exploitation et des films pornographiques, dont la plupart sont censurés et certains totalement interdits.

DTV

Direct-to-Video. Sortie d'un film directement à la vente ou à la location sur supports physiques ou en téléchargement, sans être exploité en salle. Le succès du film mondo Face à la mort [Faces of Death] (1978), contemporain de l'arrivée du support VHS sur le marché mondial, donna lieu à l'une des premières séries dérivées de DTV, en l'occurrence six films diffusés entre 1981 et 1996.

Exploitation (Film d'...)

Films indépendants, réalisés en un temps record avec très peu de budget et beaucoup d’amateurisme, et qui mettent en scène des genres et des thématiques considérés tabous par les Majors d’Hollywood et l’ensemble de la culture mainstream. Mus par le spectacle et la recherche du sensationnel, ces films répondent aux demandes émanant des publics de niche, demandes dont l’assouvissement obligerait́ les grands studios hollywoodiens à transgresser les règles du bon goût, de la bienséance et de la censure. Résultat du travail acharné des exploiteers, hommes et femms d'affaires outsiders et opportunistes, ce cinéma se base sur le principe de l’exploitation : d’un thème, d’un genre, d’une trame, d’un tabou, d'un fétichisme, d’une sous-culture, d’un (très maigre) investissement. Le reste n’est que du filler ("remplissage", "farce" en anglais) pour créer l’illusion d’un film, d’une histoire et pour justifier de l’achat d’une place de cinéma. Les films d'exploitation bénéficient de leur propre écosystème économique, mettant en œuvre des stratégies promotionnelles singulières et des réseaux de communication et de distribution spécifiques.
L'exploitation se situe donc toujours sur un plan différent que celui du mainstream ; elle est soit "de travers" (voir Dépravé), soit "en-dessous" (voir Sous-culture) soit "au-delà" (voir Transgression).
Voir Exploiteer, Mainstream, Niche.

Exploiteer

Entrepreneur(e) résilient(e), averti(e) et multi-casquette travaillant dans le cinéma d'exploitation. Véritable homme ou femme à tout faire, le mot d'ordre de l'exploiteer est de réaliser la plus grosse marge, et, pour y parvenir, de maintenir les coûts les plus bas possibles, de tout faire soi-même ou avec un minimum d'aide extérieure, d'investir plus dans la promotion du film que dans le film lui-même et de réexploiter un film sur tous les marchés imaginables en employant des stratégies commerciales nouvelles et ciblées. C'est en quelque sorte de l'amateurisme professionnel, ou du professionnalisme amateur. Le parcours d'un(e) exploiteer des débuts du cinéma d'exploitation (1919-1959) s'apparente à une success story américaine classique, celle de l'ascension sociale d'un(e) entrepreneur(e) acharné(e) de la pauvreté vers le confort de la classe moyenne.
Voir Gimmick, Roadshow.

Fandom

Sous-culture composée d'une base de fans très dévoués à une œuvre culturelle, généralement considérée comme culte, ou à une activité ou un intérêt communs, souvent jugés comme trop excentriques ou subversifs pour être appréciés par le grand public. Les adeptes d'un fandom éprouvent un attachement émotionnel envers l'objet d'intérêt et, partageant un sentiment de camaraderie, se reconnaissent souvent comme membres d'une communauté. Ils s'impliquent dans les fandoms via des conventions, des blogs et des communautés en ligne, la rédaction de fictions, la distribution de fanzines, la création de costumes (cosplay), la réplique et la construction de modèles, ou encore l'achat et la vente de produits dérivés. En ce sens, les fandoms sont associés à des marchés de niche. Le terme trouve son origine dans les communautés de fans de clubs de football.
Voir Culte, Niche, Sous-culture.

Genre

Un genre cinématographique est une catégorie de films basée sur des similitudes dans les éléments narratifs, les thèmes et/ou dans les effets produits (rire, peur, etc.). Autrement, les films dits "de genre" sont ceux qui obéissent à des codes et des règles plus ou moins stricts qui, généralement, prennent leur source dans un film qui s'est imposé comme l'exemple même du genre. Ces films s'adressent à un public ciblé de fidèles qui sont au fait des règles ainsi que de leurs transgressions. Les années 1980 voient l'émergence de "sous-genres" de plus en plus précis et de plus en plus hybrides, sortes de collages postmodernes de codes et de règles, ciblant les demandes - ou parfois même les anticipant - de niches de plus en plus spécifiques (par exemple, le film Miami Connection (1987) introduit le genre de "biker ninja" ou "ninja-bikesploitation").
Voir Fandom, Niche, -sploitation.

Gimmick

En 1958, William Castle fait distribuer à chaque spectateur de son film d'horreur Macabre un certificat d'assurance vie d'une valeur de $ 1 000, au cas où il mourrait de frayeur pendant le film. Des infirmières sont également postées dans les halls de cinéma, avec des corbillards garés devant. Ce gimmick, ou dispositif promotionnel simple, ingénieux, intrigant et souvent participatif, est reponsable en partie du succès du film et de son attractivité auprès du public, malgré son petit budget. Le recours aux gimmicks deviendra, de 1958 à 1975, la marque de fabrique de William Castle, et, par la suite, d'autres s'en serviront pour piquer la curiosité ou pour augmenter l'expérience des spectateurs. Par exemple, en 1981, John Waters accompagne son film Polyester d'un dispositif baptisé Odorama, soit des cartes à gratter odorantes permettant de sentir ce que l'on voit à l'écran ; ou encore, plus récemment, l'autrice de cet abécédaire s'est vu délivrer un sac vomitoire en cas d'accident pendant la projection d'un film d'horreur particulièrement gore.
Dans le catch, le terme gimmick désigne le personnage incarné par un catcheur ainsi que tous ses attributs et particularités récurrentes.

Grindhouse

Salle de cinéma qui passe principalement des films d'exploitation. Selon l'historien David Church, ce type de salle tire son nom de la stratégie de programmation dite grind qui date des années 1920 et qui consiste à passer des films en permanence et à vendre les places à un prix très réduit qui augmente au cours de la journée. Fréquenté majoritairement par les classes populaires urbaines et masculines, le milieu des grindhouse de Times Square (dit "The Deuce") est fidèlement documenté par Bill Landis dans sa newsletter Sleazoid Express qu'il rédige et fait circuler à New York entre 1980 et 1985.

Mainstream

Courant de pensée, de croyance ou de culture dominant. L'anglicisme mainstream s'applique généralement à la culture populaire diffusée par les médias de masse. Cet ensemble de styles, de valeurs et de comportements, auxquels les individus sont attendus à se conformer, sont conditionnés par le commerce et par la pression sociale.

Midnight Movie

Littéralement "film de minuit", ce terme désigne, à partir des années 1950 aux États-Unis, les programmations de fin de soirée, constituées de films de genre à petit budget (généralement des films d'horreur), proposées par les stations de télévision locales. Ces programmes sont le plus souvent présentés par un(e) horror host(ess), un animateur ou une animatrice qui assume un personnage tiré de l'univers de l'horreur et dont les commentaires se caractérisent par un humour camp (Elvira, on pense à toi).
Les années 1970 voient le début de la projection à minuit de films décalés dans les salles indépendantes, notamment à New York, avec la projection d’El Topo (1970) au théâtre Elgin ; pratique qui s’est ensuite étendue à tout le pays. La projection de films non traditionnels à minuit visait à forger un public de films cultes, à encourager les rediffusions et les interactions sociales dans ce qui était devenu un cadre contre-culturel. Le succès du Rocky Horror Picture Show (1975) contribue à ramener le midnight movie à ses origines camp.
Voir Camp, Culte.

Mondo

En 1962, les italiens Paolo Cavara, Gualtiero Jacopetti et Franco Prosperi présentent leur film Mondo cane ("Monde de chien") au Festival de Cannes. Le film, qui consiste en une série de scènes sensationnelles pseudo-documentaires de rituels et pratiques culturelles à travers le monde, connaît un succès international instantané. Il inspire bon nombre d'imitations qui forment un genre de films d'exploitation à part entière caractérisé par une approche pseudo-documentaire très crue ainsi qu'un faux exotisme voyeur, et qui met l'accent sur des sujets tabous (la violence, la mort et le sexe). Cherchant à toujours aller plus loin dans la provocation, le mondo alterne séquences réelles, mises en scènes et même truquées. Le terme shockumentary ("documentaire qui choque") est également utilisé pour décrire le genre ; ce qui nous incite à nous demander : "Provoquer, n'est-ce pas l'intention de tout documentaire ?"
Voir Exploitation (Film d'...), Genre.

Niche

Petit segment de marché homogène et hautement spécialisé, que ce soit du point de vue du produit ou de la clientèle. Les grands concurrents se trouvant généralement sur les marchés de masse, les niches deviennent économiquement intéressantes de par leur structure peu concurrentielle, tant que la demande reste suffisante pour maintenir une rentabilité. Les caractéristiques de la niche déterminent les besoins spécifiques du marché, les attributs des produits, la fourchette de prix et la qualité de production.
On emploie ce terme également pour parler des segments d'audiences ciblés par des émissions télévisées spécifiques. Cette pratique de diffusion ciblée permet aux annonceurs d'atteindre leur public avec plus de précision.

Roadshow

Forme de distribution des premiers films d'exploitation aux États-Unis où des showmen et promoteurs itinérants parcourent le pays avec leurs films sensationnels qu'ils présentent au cours de séances spéciales. Le promoteur peut choisir de louer ses films à l'exploitant d'une salle locale au prix d'un pourcentage des bénéfices, ou de louer la salle quelques jours pour ses projections et garder l'intégralité du box office pour lui (pratique connue sous le nom de four-walling). Le plus célèbre de ces promoteurs, Kroger Babb, était à l'avant-garde de la commercialisation de films sensationnels à petit budget avec des "campagnes à saturation 100%", inondant le public cible de publicités sur presque tous les supports imaginables. Le roadshow fait partie de ce qui rapproche le cinéma d'exploitation classique (1919-1959) du forain plutôt que de l'industriel.
Voir Exploiteer.

Schlock

Schlock est un homme préhistorique qui tombe amoureux d'une jeune beauté aveugle et qui terrorise sa banlieue sud de la Californie dans un film portant son nom sorti en 1973. Terme également employé pour désigner la piètre qualité d'une œuvre artistique dépravée.
Voir Z (Série...).

Slime

Sécrétion gluante, visqueuse et souvent verte, le slime est la trace informe que laisse un Autre, jugé dégoûtant par sa différence, son étrangeté (le terme signifie "bave de limace" en anglais). Entité extra-terrestre qui engloutit les habitants d'une ville dans The Blob (1958), pus giclant de Toxie le monstre dans Toxic Avenger (1985), ou encore bave de gobelins végétariens dans Troll 2 (1990), le slime fait son chemin dans le cinéma d'exploitation et atterrit dans les rayons de farces et attrapes sous forme de pâte à prout à partir des années 1990. C'est en 2017 que le slime connaît son moment Insta-famous grâce à une profusion de tutoriels sur Youtube invitant à fabriquer et manipuler sa propre pâte malléable colorée aux effets pailletés, vaporeux ou holographiques : on la pétrit, on la malaxe, on se relaxe.

Sous-culture

Culture souterraine (d'où le préfixe sou-, à ne pas prendre au sens péjoratif) partagée par un groupe d'individus, en marge des cultures plus largement dominantes auxquelles ils appartiennent. Les sous-cultures se caractérisent par un refus de la banalité de la culture de masse, le besoin de se forger une identité propre accompagnée d'un style le plus souvent excentrique, ainsi qu'un sentiment d'appartenance des individus en dehors des liens familiaux (cette appartenance s'exprime par des conventions sociales, des valeurs et des rituels propres).
Voir Mainstream.

-sploitation

Suffixe pouvant être apposé à tout terme, le plus souvent le nom d'un groupe social, (sous-)culturel, politique, professionnel ou ethnique, pour signifier son exploitation comme thème central par un genre cinématographique.
Exemples : Bikesploitation, Blaxploitation, Ninjasploitation, Nunsploitation.
Voir Exploitation (Film d'...), Genre.

Transgression

Est trans- tout ce qui va au-delà, de l'autre côté. La transgression décrit donc un acte de dépassement, de contrevenance volontaire à quelque ordre ou loi.

Z (Série...)

Tout en bas de la liste, on désigne par Z les films amateurs, de piètre qualité. Contrairement à la série B, la série Z n'est pas une classification officielle mais un jugement de valeur subjectif.

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